Je souhaite partager avec vous le parcours que j’ai eu l’opportunité de vivre avec Karine et sa jument Ula, une expérience enrichissante, en tant que comportementaliste équin, qui démontre l’importance de la compréhension du comportement des chevaux et de la patience dans le travail avec nos amis à quatre pattes.
Contexte de l’accompagnement
Karine m’a contacté un an après avoir acheté Ula, une jument de 15 ans. Malgré l’amour et les bonnes intentions de Karine, Ula semblait figée dans un schéma de méfiance. Chaque fois que Karine tentait de l’approcher avec un licol ou même de l’emmener dans un van, Ula s’éloignait, se réfugiant au fond de son pré. Ce comportement difficile entraînait non seulement du stress pour Ula, mais aussi une frustration croissante chez Karine, qui rêvait de tisser une relation forte et complice avec sa jument.
Hypothèse initiale et communication animale
Ma première hypothèse, sans voir Ula, était que c’était une jument grégaire, dont les expériences passées l’avaient sûrement amenée à préférer la présence de ses congénères à celle des humains. Toutefois, c’est grâce à la communication animale que j’ai pu approfondir ma compréhension de la situation et élaborer un programme spécialement pensé pour elle.
Lors de la communication avec Ula, un sentiment fort est apparu : elle éprouvait une peur profonde du rejet et de l’abandon. En effet, j’ai appris qu’Ula, à deux reprises, avait été la jument de jeunes filles à qui elle a donné tant d’amour, l’avaient abandonnée et vendue, une fois qu’elles avaient atteint l’âge adulte. Ce schéma de vie traumatisant avait laissé des traces indélébiles dans l’esprit d’Ula, la conduisant à se méfier des humains et à refuser de donner sa confiance à nouveau.
Un programme de confort et de bien-être
Comprenant cela, mon premier conseil pour Karine a été d’apporter du confort à sa jument, de lui offrir des moments de bien-être sans rien demander en retour. L’idée était de créer un environnement où Ula pouvait se sentir en sécurité, loin de la pression de devoir satisfaire les attentes humaines.
À travers le conditionnement opérant, nous avons progressivement réintroduit le plaisir du travail et des interactions positives. Cela a permis à Ula de retrouver le goût d’évoluer aux côtés de Karine, et petit à petit, une belle complicité a vu le jour entre elles.
Les résultats et la transformation de leur relation
Au fil des séances, Ula a commencé à s’épanouir. Leur relation de confiance s’est renforcée, et j’ai été très surprise lors de ma dernière séance. Alors que je tenais Ula en longe, Karine s’est éloignée pour aller chercher quelque chose. J’ai observé Ula suivre sa propriétaire du regard, et à un moment donné, elle est partie la rejoindre.
Ce moment a été révélateur : Ula m’a fait comprendre, avec une grande délicatesse, qu’elle voulait être près de Karine. Cela a été un tournant, un signe que la jument avait commencé à rétablir une connexion émotionnelle avec sa cavalière. À cet instant précis, j’ai réalisé que ma mission était accomplie.
Conclusion
L’accompagnement de Karine et Ula est un bel exemple de la magie qui peut opérer lorsque l’on se consacre à comprendre et respecter le monde équin. Grâce à l’écoute, à la patience et à une approche basée sur le bien-être, il est possible de transformer une relation marquée par la méfiance en une véritable amitié. J’espère que ce retour d’expérience inspirera d’autres propriétaires de chevaux à poursuivre leur quête d’une relation saine et sereine avec leurs compagnons équins.